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L'argot, la revanche des mots moches

Ah L’argot ! Ce langage de la rue, des quartiers, et des comptoirs. On le dit vulgaire, grossier, mais faut pas se gourer, l’argot c’est la poésie du quotidien, la mélodie des conversations authentiques. C’est le verbe qui percute, qui résonne, qui vous attrape par le colbac et vous remue. Pas de fioritures, juste la vérité crue, celle qui vous fait sourire et vous colle au train. Quand je suis à Melrand, au bar du coin, où mon copain fermier raconte une de ses histoires avec ses mots à lui, ça sent bon le foin et le fumier, ça met dans l’ambiance, ça participe au folklore, mais surtout ça sert le message. Souvent c’est ça qui rend une anecdote marrante. Attention quand même, la frontière avec la lourdeur, elle est très fine. Manier l’argot et le familier, il devrait y avoir un diplôme pour ça !

Céline, le maître en la matière

Louis-Ferdinand Céline, ce grand maître des mots qui claquent, il l’avait bien compris. Dans ses pages, ça bouge, ça vibre, ça vit. « Voyage au bout de la nuit », ce n’est pas juste un roman, c’est une expérience, un uppercut en pleine tronche. Il vous balance ses phrases comme des punchlines, et nous, chers lecteurs, nous en redemandons. Parce que c’est beau, tout simplement. C’est beau comme une vieille chanson de pirate, comme un tag sur un mur gris. C’est beau parce que c’est vrai et que ça se sent.

Avec lui, pas de jaloux, tous les mots trouvent leur place, en bousculant les autres, les plus ingrats en premier d’ailleurs. Ça rend la lecture accessible à ceux qui la croient réservée à un autre monde, un monde dans lequel leurs expressions n’ont pas leur place. Attention, je dis pas que c’est facile à comprendre ! Ça se laisse pas lire comme ça, sans effort, faut y mettre du sien. Mais quand on y trouve des termes qu’on pensait morts et enterrés, oubliés dans le cimetière de la langue française, mais qui nous ramène en enfance, ça participe à la connexion avec le lecteur. Quand je lis rastaquouère, ce que je revois, c’est ma mère qui m’engueule parce que j’étais mal froqué, “Qu’est ce que tu fais là, habillé comme un rastaquouère” qu’elle me disait !

Expliquer le complexe avec des mots simples

Et puis, il y a Virginie Grimaldi, la reine des cœurs brisés. Elle parle d’amour, de vie, de tout ce bordel qui nous anime. Et elle le fait avec des mots simples, des mots de tous les jours, ceux qu’on entend au bistrot ou dans la bouche des jeunes. Parce que l’argot, c’est pas que pour la mélancolie ou l’agression, non, c’est aussi pour les rires, les joies, les petits bonheurs du quotidien. C’est pour dire « je t’aime » sans en faire des tonnes, pour parler de la vie sans se prendre la tête.

La magie des expressions idiomatiques

Avec mon pote Mathias, on s’est mis à réutiliser ces vieux mots quand on était ado, pour rigoler au début. Quinze ans plus tard on s’invite toujours à “faire la bringue”, on crie “nom d’une pipe” quand l’orteil se cogne dans ce foutu meuble, et on s’invite à “fermer notre clapet” quand le ton monte. Ce qui y’a de bien avec l’argot et le familier c’est que y’a pas de limite, on prend des mots, on les met ensemble et ça fait une expression. L’autre jour j’ai entendu quelqu’un dire d’une chose qu’elle était “banal comme un trottoir mouillé”, j’ai trouvé ça magnifique (Et en tant que breton, je vous garanti de la véracité de la chose).

Alors, oui, l’argot, c’est pas toujours joli. Ça grince, ça racle, ça fait du bruit. C’est justement ça qui lui donne sa force, sa beauté. Parce que les mots, c’est comme les gens, même les moches, ils ont une beauté intérieure. Ils ont une histoire à raconter, une émotion à partager. Jongler avec l’argot, c’est un art qu’est pas donné à tout le monde, mais ça n’empêche pas les gens de jouer avec les boules. Et c’est ça qui compte, au final. Ces mots-là, c’est ceux qui claquent, ceux qui restent, ceux qui font mal parfois, mais qui disent la vérité, celle qu’on peut pas cacher derrière des belles phrases et des grands discours.

Alors, n’ayons pas peur des mots. Manions-les, dans toute leur diversité, même les plus crades. C’est ça, la vraie force de l’écriture. Passons nos messages, faut oser, y aller franco, avec les mots qu’on connaît, même si c’est de l’argot, surtout si c’est de l’argot !

Je suis Sébastien Perron, écrivain biographe

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Sébastien Perron, biographe professionnel qui rédige un livre d'entreprise

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